La LFI rejette un accord avec le NPA pour les élections européennes

Vous trouverez ci-dessous le communiqué du NPA faisant suite à la rupture des négociations de la LFI pour un éventuel accord électoral aux élections européennes.

En guise de propos liminaire, nous voulions revenir sur l’un des arguments qui nous semble indéniablement le plus important sur la responsabilité qui nous incombe toutes et tous, forces de gauches diverses, réformistes « sincères » ou révolutionnaires, institutionnelle ou radicale ; celle d’offrir l’unité pour les élections européennes à notre camp social.

 A celles et ceux qui n’ont d’autres moyens de subsistance que de vendre leur force de travail. L’unité des forces de gauches contre les dynamiques des extrêmes droites en France devait et doit encore s’imposer à nous.

 En effet, un rendez-vous semble se profiler sous les auspices du pouvoir macroniste. Un tête à tête mortifère entre une bourgeoisie aux affaires, imbue d’elle-même, facilitatrices de profits et les partis d’extrême-droites aux aguets, est entendu pour les commentateurs.Trices  de salons.

Nous vivons une véritable crise morale de la bourgeoisie.

Sans illusion, cette classe sociale s’est accommodée de bien des horreurs dans le passé.

Pour satisfaire son appétit toujours plus vorace et prédateur, la bourgeoisie est prête à bien des compromissions.

L’intégration du RN et de Reconquête au fameux « cercle de respectabilité républicaine » en est un signe froid. Les présences des antisémites du RN et de la droite rance à la Manifestation du 15 octobre contre l’antisémitisme, le vote avec les voix des extrêmes droites au Parlement du texte le plus xénophobe des 50 dernières années sur l’Immigration, la fin du droit du sol à Mayotte, département français, en sont des signes chauds. 

Et c’est la tache du camp de la gauche de contenir et de broyer cette dynamique. Comme en février 1934, milices et ligues fascistes se rassemblant devant l’Assemblée Nationale-Assemblée comme aujourd’hui déconsidérée par une population paupérisée et encline aux réflexes nationalistes- se sont retrouvées face aux rassemblements spontanés des travailleurs et travailleuses au cris « d’Unité », obligeant les appareils politiques et syndicaux à s’entendre. Deux ans plus tard, une majorité de gauche est élue à l’Assemblée et l’une des grandes grèves ouvrières entame son « joli mois de Juin 1936 » et ses avancées sociales.

C’est cette leçon de chose que nous devons mettre au goût du jour. De la base au sommet, « Unité » contre le projet nationaliste, réactionnaire, xénophobe et raciste des extrêmes droites françaises et européennes.

En refusant la main tendue du NPA, la LFI tourne le dos aux alternatives.  Alternatives politiques et électorales offertes pour les millions de personnes mobilisées depuis longtemps contre ce monde capitaliste qui broie homme, femme et nature. Cet accord électoral ne représente pas notre martingale ou promesse de victoire certaine mais une opportunité nouvelle contre l’ « inéluctable », un changement de perspective possible.

« L’Unité est un combat », nous continuerons à le mener avec les forces conscientes de leurs responsabilités.


Communiqué du NPA

La LFI rejette un accord avec le NPA pour les élections européennes

Les prochaines élections européennes doivent permettre d’exprimer une colère populaire contre le macronisme et contribuer à la riposte contre le danger du RN. C’est la raison pour laquelle depuis plusieurs mois, le NPA propose qu’à cette occasion se regroupent dans une liste commune celles et ceux – courants politiques, personnalités, etc. – qui n’ont pas renoncé à lutter contre l’Europe actuelle, libérale et inégalitaire, autoritaire et raciste, pour défendre un programme porteur d’une telle ambition.

Nous adressant à l’ensemble des forces de la gauche antilibérale ou anticapitaliste, nous avons rencontré à trois reprises une délégation de La France insoumise. Nous y avons discuté de la disponibilité du NPA et de la possibilité concrète de participation à une campagne commune autour de leur liste d’union populaire s’appuyant sur le programme de la Nupes. 

A l’issue de ces rencontres, LFI vient de nous envoyer un courrier qui met fin à cette perspective. Enregistrant selon eux que “nos discussions ont fait émerger une série de désaccords”, LFI considère que ceux-ci leur “paraissent aujourd’hui trop importants pour garantir notre capacité commune à mener une campagne cohérente”. Nous le regrettons d’autant plus que les raisons exprimées dans le courrier de LFI ne nous semblent pas suffisantes pour justifier la fin de nos échanges.

Le premier désaccord posé dans le courrier de LFI concerne l’Ukraine. Bien que nous nous accordions pour dénoncer ensemble l’agression russe de Poutine et demander le retrait des troupes russes d’Ukraine, la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne pose une difficulté. A cette demande, LFI répond d’ores et déjà par la négative. Nous pensons qu’une telle position de refus pourrait renforcer les courants les plus réactionnaires et leurs politiques qui visent à transformer l’Europe en forteresse assiégée. De plus, ce refus ne répond pas à la demande des courants progressistes ukrainiens qui cherchent des points d’appuis dans la guerre contre Poutine. Par ailleurs, on peut aussi penser que si une liste incluant l’ensemble des forces issue de la Nupes avait vu le jour (une bataille menée pendant plusieurs mois par LFI), la position d’une telle liste sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE n’aurait de toute façon pas pu être celle que LFI pose aujourd’hui comme condition pour une campagne commune. Un double standard donc.

Plus globalement, LFI nous reproche de vouloir “reconstruire une gauche radicale autour de LFI et du NPA”. Quoi qu’en dit LFI, nous n’avons jamais pensé qu’une campagne européenne commune devait se résumer à un tête-à-tête entre nos deux organisations. Par contre, pour la même raison politique qui avait conduit le NPA à ne pas participer à la Nupes en mai-juin 2022, nous continuons à penser qu’il existe à gauche deux orientations contradictoires, entre des forces qui gèrent le système et une gauche de combat qui défend une rupture avec celui-ci. L’instabilité puis l’éclatement de la Nupes en ont été une des expressions, et pour le NPA, l’enjeu des prochaines élections européennes devrait être de permettre l’expression la plus large de cette gauche de rupture, qui fort heureusement dépasse les périmètres respectifs de nos organisations. 

Face à la montée dramatique de l’extrême-droite, une liste regroupant la gauche de combat aurait permis d’entraîner dans cette lutte l’ensemble du mouvement social. En ne prenant pas ses responsabilités, LFI n’est pas à la hauteur des urgences de la situation. Pour sa part, le NPA continuera sa politique unitaire afin de pouvoir regrouper, dans la rue comme dans les urnes, toutes les forces de gauche qui sont prêtes à porter une rupture avec le néo-libéralisme et l’extrême-droite.

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